On les appelle mulâtres, mais en réalité ils ne correspondent pas exactement à cette définition : ce sont plutôt des blancs haïtiens, issus d’une construction sociale particulière , les mulâtres répondent à une autre définition ethnique mais en réalité, il n'existe que la race humaine. Les sociologues et anthropologues savent bien que la couleur de peau n’est qu’un critère secondaire : le teint de quelqu’un est le cadet des soucis .
On affirme parfois qu’ils ne seraient pas de « vrais Haïtiens », alors que les premiers habitants ont été exterminés et que la population actuelle est issue d’un mélange d’anciens esclaves africains, de métis et de migrants européens. En ce sens, il n’existe pas de « Syro-Libanais » en Haïti : il existe des Haïtiens nés ou naturalisés .
La question qui dérange : pourquoi sont-ils souvent les plus riches?
La réponse peut irriter certains, mais plusieurs facteurs sont évoqués :• Une plus grande discipline et une forte solidarité interne, • Le complexe historique de certains Noirs qui voient en eux leurs anciens maîtres, • Et surtout la capacité à profiter de la faiblesse des institutions, comme l’explique l’ingénieur Reynald Orival. Les banques et institutions financières prêtent d’ailleurs plus facilement à ces groupes qu’aux Haïtiens noirs.
Les propos de l’ingénieur Reynald Orival
> « Haïti porte encore les divisions historiques héritées de 1804 entre Créoles affranchis et Bossales, ce qui a empêché la formation d’un projet national unifié. L’absence d’institutions solides et la faiblesse du civisme ont favorisé la corruption, les rivalités politiques et l’impunité.Ces failles ont permis l’ascension de groupes économiques mieux structurés que les acteurs nationaux eux-mêmes.La fragilité de l’État résulte d’un cumul de défaillances culturelles, organisationnelles et politiques. La refondation du pays exige un renforcement du civisme, de l’éducation et de l’État de droit. »
Pour conclure
Loin de nourrir des narratifs haineux ou xénophobes, il est essentiel d’avancer vers la modernisation de l’État et la création d’opportunités réparties équitablement. C’est seulement ainsi que les tensions héritées du passé pourront s’apaiser et laisser place à une société plus juste
Nous sommes tous des immigrants et des passagers sur terre. La solidarité humaine loin de la division, de la haine et des guerres monstrueuses devrait être la boussole d'orientation de notre vie terrestre.