DÉVELOPPEMENT RURAL ET AGRICOLE - Je souhaite partager aujourd’hui une réflexion sur le développement rural et agricole, réflexion animée par une force intérieure qui me dépasse. Cette force se manifeste à travers plusieurs dimensions essentielles : Haïti, mes parents, mon histoire personnelle, et bien d’autres influences qui convergent pour nourrir ma pensée. Si je devais les énumérer — après Dieu — la liste serait infinie. Je ne suis d’ailleurs pas le seul à être porté par cette force. Vous aussi, lecteurs, agissez sous l’impulsion de cette énergie qui nous traverse en silence, orientant nos actions dans toutes les directions et nous poussant à accomplir tant de choses.
La force, dans son sens cosmique, est ce principe qui transmet l’énergie nécessaire à l’action. En physique, on distingue quatre forces fondamentales : la force nucléaire forte, la force nucléaire faible, la force électromagnétique et la force gravitationnelle. Aujourd’hui encore, une force dont l’origine m’échappe me pousse à poursuivre cette réflexion sur le développement rural et agricole en Haïti, sans succomber aux digressions.
Partons d’une hypothèse simple: si, après l’indépendance, Haïti avait réussi à bâtir un système agricole solide et durable, même en demeurant confrontée à des difficultés — comme toutes les nations de la planète Terre — notre situation actuelle ne serait peut-être pas aussi préoccupante.
Mais alors, qu’entend-on par développement agricole ?
Il faut distinguer production agricole et développement agricole. Toute personne exploitant quelques hectares de terre et investissant dans l’agriculture participe, en effet, à la production agricole. Mais le développement agricole relève d’un autre niveau : il s’inscrit dans un processus institutionnel structuré. Il implique des ajustements constants au système de production afin d’améliorer les services, les techniques et les produits, tant sur le plan quantitatif que qualitatif.
Les institutions gouvernementales — ministères, écoles publiques, universités — ainsi que les institutions privées — écoles et universités spécialisées — devraient être les actrices principales de ce processus. En Haïti, cela inclut particulièrement :
- Le ministère de l’Agriculture,
- Le ministère de l’Éducation nationale,
- L’Université d’État d’Haïti, notamment à travers sa Faculté d’Agronomie,
- Ainsi que les nombreux établissements privés d’enseignement agricole.
Une question essentielle s’impose alors : ces institutions, publiques et privées, remplissent-elles réellement leur rôle dans la gestion du développement agricole ?
(À suivre dans la prochaine édition de ce journal.)